Projet Centre

Ville de Heillecourt

un lieu de convivialité

Le projet de restructuration du centre, réalisé en 2005 sous le mandat du Maire Roger Gauthrot, s’appuie sur deux constats :

Les aménagements réalisés, dans les années soixante dix et retouchés vingt ans plus tard, ont produit deux espaces différenciés : la place de l’Eglise et la place de la Fontaine, qui se tournent le dos.

Entre ces deux entités, au chevet de l’église, un terrain est compris entre l’ancienne salle des fêtes (Salle Renaud) à l’Est, l’église et sa sacristie au Nord-ouest. Il est délimité par le flanc de l’école primaire Emile Gallé à l’Ouest et au Sud par un chemin piéton. Cette parcelle n’a constitué jusqu’à ce jour qu’un délaissé, se résumant en un simple terrain enherbé.

Le patrimoine bâti qui encadre cet espace, la salle Renaud et la sacristie, pose deux types de problèmes.

L’un d’ordre urbanistique, ces bâtiments constituent, par leurs positions, un obstacle à une mise en relation forte de la place de la Fontaine et de l’Eglise.

L’autre d’ordre fonctionnel, tant pour la salle Renaud que pour la sacristie. En effet, cette salle de réalisation d’entre les deux guerres et malgré les retouches successives, dont elle a été l’objet, n’offre plus les qualités de fonctionnement, de confort, que l’on est en droit d’attendre d’un tel équipement aujourd’hui (thermique, phonique, et qualité d’espace). Il en va de même pour la sacristie, réalisée à la fin de années soixante, dans un esprit économe, qui n’en a que moins bien résister au temps et nécessite aujourd’hui une lourde remise en état

Du croisement de ces deux constats est né l’idée du renouvellement intégral de ces deux bâtiments dans des situations offrant une relation nouvelle tant fonctionnelle que spatiale, permettant une réunification de ces deux pôles.

Un premier objectif est d’offrir, un cheminement supplémentaire et plus direct vers un lieu de vie publique et commerciale dont un des éléments principaux d’animation se trouve être le café restaurant. Le second est de permettre des échanges nouveaux de capacité en stationnement dans le temps entre ces deux lieux. 

Les premières réflexions, qui ont conduit au parti d’aménagement retenu, ont eu pour objet de satisfaire aux exigences mises à jour par le programme résumé plus haut 

L’espace libre, intermédiaire, situé au chevet de l’église, avait une fonction évidente de liaison, mais il restait à définir la manière de l’assurer. Ce dernier aspect a posé problème.

Le repositionnement de la nouvelle salle multi-activités et de la nouvelle sacristie se trouvait lié, pour la première, à la nécessité de demeurer en rive de la place pour la définir et la marquer, et pour la seconde d’être au contact du chœur de l’église.

Ces deux bâtiments se devaient, par leurs configurations et leurs proportions, d’offrir la plus grande ouverture possible à cet espace intermédiaire donnant sur les deux places de la Fontaine et de l’Eglise. 

Il restait à définir la nature de traitement qu’il convenait d’appliquer à cet espace de médiation.

Dans une première réflexion, il est apparu nettement que ce lieu ne serait pas un espace vert, du type square, où l’on serait invité à s’y arrêter ou y faire jouer les jeunes enfants. Ces lieux sont déjà nombreux et proches du secteur envisagé.

Une première hypothèse associait à la fonction de passage, une intention de donner à voir ce lieu, petit de taille, traité en un jardin précieux. Ces mêmes vues étaient offertes à la salle multi-activités depuis sa façade Ouest, et à la sacristie à partir de sa partie salle de réunion.

La gestion, dans le temps, d’un tel espace est apparue comme problématique.

Il lui a été préféré un marquage plus orienté vers un aménagement d’accompagnement de la liaison entre les places de la Fontaine et de l’Eglise. La portion Sud du foncier est dédiée spécifiquement à la salle multi-activités, lui offrant un prolongement naturel au-delà de sa terrasse extérieure.

La salle communale, de proportion moins allongée, retrouve sa position calée sur ses limites Sud et Est. A cette occasion, elle engage un nouveau dialogue avec la place de la Fontaine et le début de la rue du Gué, au travers d’un traitement de parvis et d’un vaste escalier traitant les différences de niveaux. Le parvis partage sa fonction de médiation avec la place de la Fontaine mais aussi avec le déboucher du cheminement de liaison et ses rives paysagées.

La liaison proprement dite est matérialisée par un chemin en arc de cercle, qui prend naissance sur sa limite Ouest depuis le parvis de l’école Emile Gallé et l’entrée du sas, évoqué précédemment, pour aboutir à l’articulation du parvis de la salle et de l’aire entourant la fontaine, à son autre extrémité.

Il est réalisé en béton désactivé, de couleur claire. Dans sa trajectoire curviligne, au maximum de sa convexité et de son rétrécissement, un plateau rectangulaire en marque le milieu et donne à voir sur la salle proprement dite et son espace d’accompagnement. Ce rectangle est traité en platelage bois cerné d’une bande de granit.

 

D’un point de vue topographique, la ligne de plus grande pente Nord Sud est absorbée par un jeu de terrasses et de petits talus. Le cheminement, conçu comme une épingle, est apposé sur cet ensemble. Au droit du plateau médian, un muret béton vient à la fois souligner cette surface et contenir le sol amont. Un engazonnement recouvre les terrasses, et des plantations colorées de faibles vigueur occupent les talus. Deux beaux arbres de hautes tiges ponctuent l’espace.

D’autres espaces et d’autres bâtis se trouvent devoir participer à la cohérence du projet, c’est ainsi que l’on peut énumérer :

  • la terrasse, côté jardin, du café restaurant de la Place, qui se trouve à l’angle Nord-est. Celle-ci est impliquée dans l’aménagement, d’autant plus que la commune est propriétaire du bâtiment. Les limites de cette terrasse sont redéfinies et leurs franges traitées de façon paysagère pour que cette terrasse soit, à la fois, perçue comme un prolongement de cet espace central tout en étant séparée, offrant ainsi une intimité réciproque.

  • la cour comprise, entre l’église et l’arrière du front bâti de la place de la Fontaine, dont le café constitue l’îlot de tête, est intégrée à l’aménagement. Espace clos, il possède un seul accès depuis la Grande Rue que commande l’ancienne salle d’école accueillant les activités des anciens de la commune. A l’occasion du projet, elle devient accessible depuis une sortie et un prolongement de la salle de réunion de la sacristie. Débarrassée d’anciens édicules, elle est traitée de façon minérale par un sobre marquage au sol ; le végétal y est présent sous la forme d’une apposition de grands pots contenant de petits arbres en taille.

 

  • les murs de façade de la cinquième classe et de la chaufferie du groupe primaire Emile Gallé situé à l’angle Sud-ouest sont rhabillées d’un bardage bois, que l’on retrouve sur la nouvelle salle multi-activités et la sacristie. Des plantations arbustives à fleurs, taillées de façon géométrique, constituent un premier plan devant ces parois. Une rangée d’arbres de hautes tiges ferme le jardin dédié à la salle. Entre ces deux systèmes végétaux, il sera possible de créer un cheminement piéton permettant de passer d’un côté à l’autre de l’école.

 

  • le parvis de l’école primaire Emile Gallé, espace concerné par le projet de mise en relation de la place de l’Eglise à la place de la Fontaine, actuellement traité en schiste rouge, est prévu d’être retraité en béton désactivé. Cette grande surface de béton est percée, ça et là, pour permettre la plantation de plantes buissonnantes aux bois et fleurs colorées en fonction des saisons. Cette implantation discontinue assure un transit libre entre le parking et les accès de l’école.

Nous en arrivons à la définition et description des objets architecturaux, salle et sacristie, dans leurs dimensions urbaines et fonctionnelles

 La nouvelle salle multi-activités appelée Salle Georges Audinot

Pour son programme, il a été recherché la plus grande polyvalence en sachant que les activités qui par le passé s’y déroulaient s’y trouvent maintenues à savoir: la danse, la gymnastique féminine, notamment.

La déclivité du terrain, à cet endroit, est mise à profit pour étendre en sous-sol des locaux de rangements mais surtout d’authentiques vestiaires hommes et femmes comprenant douches et toilettes sur environ 150 m2. Le stockage de matériels en sous- sol implique un monte charge.

Le plateau dégagé pour la salle proprement dite, représente plus de 200 m2 autour duquel gravitent des locaux annexes comme le sas d’entrée, des toilettes pour personnes handicapées, un rangement vestiaires et un office.

La préservation de l’ouverture sur la liaison avec la place de l’Eglise doit offrir une proportion moins allongée du local rendant à l’espace certaines qualités au profit du déroulement des activités.

 

On peut rappeler les objectifs urbains assignés à cette salle, au nombre desquels on peut citer:

  • le maintien d’un front bâti définissant clairement la place de la Fontaine;
  • la marquage et l’ouverture de la liaison avec la place de l’Eglise;
  • l’orientation de son accès principal sur cette articulation;
  • la résolution les problèmes liés à la topographie du site.

Les réponses architecturales apportées se réalisent au travers des solutions suivantes:

La façade tire partie de la déclivité pour offrir une certaine monumentalité où elle présente un caractère fermé en partie Sud. Elle s’allège en remontant au Nord, en appui sur le vaste escalier rythmé de séquences d’emmarchement et de palier, par la présence d’un percement vertical qui se retourne horizontalement en jour haut. En plan, après un décrochement, elle s’incurve de façon divergente pour offrir son accès en pleine visibilité depuis son parvis sur la place de la Fontaine. Une bande de petits châssis vitrés décolle la rive haute de toiture pour assurer un couronnement en légèreté. Bois et maçonnerie enduite se répartissent la tâche d’animer cette façade.

Le marquage et la participation à l’ouverture vers la liaison en direction de la place de l’Eglise se réalise au travers d’une rupture du volume général par le simple prolongement de la toiture sous la forme d’un vaste auvent. A son abri, le volume rangement vient épauler, par le creux ainsi constitué, l’entrée de la salle. Le tout est encadré par les deux doubles poteaux bois portant l’auvent.

 

La participation à l’animation de l’espace central se fait au travers d’une façade largement vitrée surmontée d’un débord significatif de toiture et rythmée par les poteaux doubles dont la matière bois assure une insertion à l’environnement naturel. Ce trait d’union est poursuivi par un platelage bois, prolongement extérieur du sol de la salle aux contours mouvants et doux.

La reconstruction de la sacristie

 

Cette reconstruction est envisagée, en accord avec le conseil paroissial, dans un cadre d’une utilisation élargie à d’autres utilisateurs. En effet la présence d’une salle de réunion, représentant les deux tiers de la surface globale, complète l’offre en lieux de réunion sur la commune.

Comme évoqué plus haut, cette sacristie est une portion de couronne qui vient s’enrouler sur une grande partie du chœur de l’église, rejoignant le transept à l’Est et dégageant ce dernier à l’Ouest pour ménager une ouverture sur l’espace central et son propre accès.

La couverture tronconique est réalisée en zinc comme la salle multi-activités.

En partie haute, un jour haut, matérialisé par de petits châssis vitrés, décolle la toiture de l’ensemble. A l’est en avant de la sacristie une passerelle qui prend naissance en sortie de la salle de réunion, rejoint la cour Est de l’église.

Son ossature porteuse est constituée des mêmes poteaux doubles en bois tourné, devant lesquels passent de larges éléments vitrés. Ils ouvrent délibérément, pour la plus grande partie de la salle de réunion, sur l’espace de liaison paysagé.                                       

Ailleurs, une paroi opaque définit l’ensemble sanitaire à l’entrée et la portion sacristie proprement dite à l’opposé. Cette maçonnerie constitue aussi le soubassement de ce bâtiment circulaire, qui se trouve engagé progressivement dans le talutage de l’aménagement paysager.

Au niveau du programme de cet aménagement d’autres lieux ont été identifiés comme étant des prolongements de ce centre vers d’autres pôles important de la commune, comme le parc de l’Embanie. En rejoignant le parc, on tangente les espaces de l’impasse des Ecoles, des abords de l’école maternelle Emile Gallé sur l’arrière du Foyer Résidence. La place de l’Eglise, elle même, méritera d’être reconsidérée dans son environnement végétal…